Afin de vous proposer le meilleur service possible, Dr. Schär Institute utilise des cookies. En continuant de naviguer sur le site, vous déclarez accepter leur utilisation. J’accepte

Plate-forme de connaissances sur les différentes pathologies liées au gluten à destination des professionnels de santé.

Dr. Schär Institute
Menu

Manifestations orales chez les enfants souffrant de maladie cœliaque –revue de littérature

Viviana Marisa Pereira Macho et al.
Open Dentistry Journal 2017; 11:539-545

Les personnes souffrant de maladie cœliaque (MC) peuvent présenter un éventail de symptômes gastro-intestinaux ou extra-intestinaux. La présence de lésions orales et de défauts dentaires a été observée chez les patients atteints de maladie cœliaque à une fréquence plus élevée que dans la population générale.
Cela peut donc être un outil supplémentaire pour faciliter le diagnostic, notamment chez les patients qui souffrent de formes atypiques ou silencieuses de MC. Les directives NICE(*) actuelles pour le diagnostic et la prise en charge de la MC recommandent de prescrire aux patients présentant des ulcères buccaux sévères ou persistants des examens sérologiques afin d’exclure la maladie cœliaque. De plus, la NASPGHAN (**) a inclus la présence d’anomalies de l’émail spécifiques dans les facteurs de risque de MC.

Une revue de la littérature a été réalisée à partir d’articles pertinents publiés entre 2000 et avril 2017. Suite à la lecture intégrale des textes, 43 articles ont été sélectionnés pour être inclus dans cette revue, complétés par l’expérience clinique des auteurs dans le traitement des enfants souffrant de la maladie cœliaque. Une forte prévalence des manifestations orales chez les patients atteints de maladie cœliaque a été décrite par de nombreux auteurs. Ces manifestations incluaient :

• Anomalies de l’émail dentaire
• Stomatite aphteuse récurrente, SAR (aphtes buccaux récurrents)
• Éruption dentaire retardée
• Caries dentaires
• Glossite migratoire bénigne ou « langue géographique » (inflammation du haut et des côtés de la langue)
• Chéilite angulaire (inflammation, lésions cutanées et croûtes aux angles de la bouche)
• Glossite atrophique (langue douloureuse/enflammée)
• Glossodynie
• Sécheresse buccale

Parmi ces troubles, la prévalence de la SAR et des anomalies de l’émail dentaire est abordée dans une majorité des articles publiés.

SAR (aphtes buccaux récurrents)

La SAR est l’une des maladies orales les plus fréquentes. Elle affecte 10 à 20 % de la population générale et prédomine chez les enfants souffrant de carences nutritionnelles, d’immunodéficiences, de malabsorption et de maladie cœliaque. Les articles inclus dans cette revue concluaient que la prévalence de la SAR se situe entre 23 et 33 % parmi les enfants atteints de MC, avec en moyenne 3 fois plus chez les enfants atteints de MC par rapport aux groupes témoins. Une étude a suggéré que la SAR était plus fréquente chez les patients souffrant de maladie cœliaque qui ne signalaient pas de symptômes gastro-intestinaux avant le diagnostic.

Anomalies de l’émail dentaire

Des anomalies de l’émail dentaire peuvent apparaître dans de nombreuses maladies systémiques. Elles se caractérisent principalement par des piqûres, des sillons et parfois une perte totale d’émail. Les anomalies observées chez les patients atteints de MC semblent être caractéristiques, se produisant de manière symétrique et chronologique sur chaque section de la dentition. L’étiologie des anomalies de l’émail dentaire dans la MC n’est pas précisément définie, mais cette pathologie est couramment attribuée à de faibles taux sériques de calcium et de vitamine D (consécutifs à une malabsorption). D’autres mécanismes peuvent inclure une réponse auto-immune contre les améloblastes (cellules présentes pendant le développement dentaire, qui participent à la formation de l’émail) et/ou un lien génétique qui expose des individus prédisposés souffrant de maladie cœliaque à un risque accru d’anomalies de l’émail dentaire. Les articles étudiés ici suggèrent que les anomalies de l’émail pourraient être un signe majeur de MC, car elles sont 3 à 5 fois plus présentes chez les enfants atteints de MC que chez les témoins. Certaines études indiquent que les dents antérieures sont plus fréquemment touchées et que l’émail des patients atteints de MC est généralement plus fragile que celui des individus en bonne santé.

Une meilleure connaissance des manifestations orales de la MC peut faciliter le diagnostic des patients atteints de formes atypiques ou silencieuses de la maladie. Face aux enfants chez qui on suspecte une MC, les diététiciens sont bien placés pour poser des questions supplémentaires lorsqu’ils recueillent les antécédents médicaux liés à la santé buccale et aux anomalies dentaires. Les diététiciens peuvent aussi inciter les patients à effectuer des contrôles bucco-dentaires réguliers afin de corriger ou de prévenir les complications associées.

Lien vers l’article complet

(*) The National Institute for Health and Care Excellence (NICE) provides national guidance and advice to improve health and social care for United Kingdom (Royaume-Uni).
(**) North American Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition
www.drschaer-institute.com